Alain Cavalier est un président usé. À quelques mois de la fin de son mandat, il s’apprête à entamer un dernier combat : l’encadrement des hauts salaires. La réussite passe à ses yeux par la nomination d’un nouveau Premier ministre, Vincent Lindon, un chef d’entreprise qu’il admire pour avoir lui-même limité sa rémunération. Mais Pater mène aussi de front une seconde histoire, insérée dans la première. On y retrouve Cavalier et Lindon incarnant… Cavalier et Lindon. S'ils ont quitté les sommets du pouvoir, leurs rapports s'avèrent toujours aussi filiaux.

 

Pater est un objet absolument unique, Alain Cavalier incarne le pouvoir qu'exerce le père sur son "fils" Vincent Lindon : le président face au Premier ministre, le réalisateur face à l'acteur, l'octogénaire face au quinquagénaire... L’un filme l’autre, et vice versa, tout en feignant une improvisation totale. Il fallait bien ce bouleversement complet des règles du jeu pour qu'Alain Cavalier tourne à nouveau avec un acteur professionnel - une première depuis plus de vingt ans. Vincent Lindon s'avère taillé pour ce rôle hors norme. Derrière le Premier ministre perce le "citoyen Vincent", idéaliste mais désabusé. Il décoche quelques flèches acides à l’encontre de l’individualisme, fustige les inégalités, pourfend les coupables d’évasion fiscale et réclame solennellement que tout "élu qui vole un euro à un Français prenne le max". Humaniste, grave, désarçonnant, Pater se révèle aussi plein d'autodérision.

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