Anthony, Orsu et Pierre Marie habitent à Lupino, une banlieue de Bastia. Ils ont grandi ici, dans les HLM coincés entre la nationale et les collines, loin de la plage, loin du centre-ville, loin de tout. Sur les bancs et les parkings en bord de mer, ils passent ensemble de longues journées fébriles, à la recherche d’un peu d’ombre, de compagnie, d’un moyen de s’évader.

 

Après L’île des morts (2012), François Farellacci poursuit – en collaboration avec Laura Lamanda – une exploration très personnelle de la jeune génération corse. Un film choral, constitué de multiples portraits et atmosphères, à la fois tendre et fort, sauvage et fragile comme les personnages présentés, tourné avec une sensibilité filmique peu commune et proposant un montage qui s’accorde subtilement avec le rythme intérieure des situations. Dans la chaleur de la lumière estivale, le film parvient à capter un temps suspendu d’une profonde éloquence.

Paolo Moretti, Visions du Réel